Le musée du moyen âge
Vous connaissez bien sur le boulevard Saint-Germain, qui part du quartier du la Huchette, et qui jouxte le quartier latin. Tous, vous avez pu repérer des ruines de briques, mais vous avez omis, comme moi pendant tant d’années, de remonter la petite rue et de pénétrer dans l’univers du moyen âge, le musée des thermes de Cluny.
Le sésame ? Juste en face de la Sorbonne et de Monsieur Montaigne !
Endroit magnifique s’il en est, et si riche en histoire.
Je vous narre en peu de mots, votre temps est compté !
Avant, la France était la Gaule, et Paris, Lutèce où deux grands pôles urbains se développaient, la Cité, et la montagne sainte Geneviève – rive gauche. L’actuelle place de la Sorbonne recouvre en fait partiellement les thermes du Nord, dits de Cluny, au cœur de l’antique Cité, datant des Ier au 3è siècles . De la rue, on aperçoit les différents espaces, destinés au public ou aux services, mais les souterrains, actuellement en cours de rénovation se méritent !
Haut lieu de la civilisation romaine, l’un des rares encore visibles en France aujourd’hui, le site comprend toujours les « salles de bains » dont le frigidarium (salle froide) ; un calda et un autre caldarium. On ne peut qu’imaginer le luxe qui régnait à l’intérieur, murs recouverts de mosaïque, de marbre ou de peinture.
Au XIIIè siècle, l’Université était déjà créée, et les abbés de Cluny cherchèrent à s’y implanter et construisirent un collège sur l'actuelle place de la Sorbonne.
A la fin du XVe siècle, la résidence abbatiale qui était accolée aux thermes sera reconstruite par Jacques d'Amboise, abbé de Cluny en Bourgogne.
Fin du cours d'histoire et début de la visite !
L’art du moyen âge, est extraordinaire en finesse d’exécution.
Ainsi, ces vitraux, dont ces joueurs d’échec datant du XVè siècle, en provenance de Villefranche sur Saône
Ou le détail de ce manteau de cheminée
Remarquez aussi cette étrange chose, qui est un moule à hosties !
Nous pénétrons maintenant dans la salle du trésor ; je vous fait grâce de l’ombilic de je ne sais plus quel saint, mais vous n’échapperez pas au pied reliquaire du carolingien saint Adalhard !
Je ne connaissais pas la malheureuse sainte Fruste, mais elle a subi un véritable calvaire (outre les cheveux tirés !!!, mais vous pourrez le vérifier sur la grande chasse, ici, vous n’avez que la petite ;-)
Quelques bagues de papes et d’évêques, une monstrance portée par deux anges (kekssékça ? un ostensoir, la pièce d'orfèvrerie qui était utilisée pour montrer l'hostie consacrée au cours de la bénédiction), et la visite se poursuit.
Tapisseries monumentales narrant la vie de saint Etienne, quelques enluminures , et nous voici dans une magnifique chapelle
A l'intérieur, des stalles très amusantes,
dont cette espèce de démon ou ce cochon jouant de l'harmonium.
D'autres sont riches en enseignements sur la vie quotidienne
Le clou du musée est bien sur la tapisserie de la dame à la licorne, qui n’a vraiment rien à envier à la tapisserie de Bayeux (dès que j’y retourne, à Bayeux, je vous raconte !!!)
Savez vous que chaque panneau représente l’un des cinq sens ???
La dernière tapisserie, "à mon seul désir", représenterait la vertu, la dame déposant dans le coffre à bijoux présenté par sa suivante le collier qu'elle porte sur les autres panneaux.
Il est l'heure de quitter le regard bienveillant des anges et des saints
Musée du moyen âge - Thermes de Cluny - 6, place Paul Painlevé
du 10 mai au 25 septembre, une exposition met en valeur les oeuvres acquises au cours de la décennie 1995-2005.