Petite poupée recollée

10 octobre 2008

Petite poupée recollée

Je vous écris confortablement installée en koala sur ma Môman, c'est une position que je vous recommande !

Ces deux derniers jours ont été très forts en émotions et nouvelles expériences.

Dans ma plus tendre enfance, j’ai déjà vécu de vraies aventures que vous avez suivi avec émotion et tendresse, mais ma très jeune vie me réservait bien d’autres surprises.

Je passe rapidement sur les coliques et le mal de bidon du nourrisson, les visites chez la pédiatre et le beau docteur que mes parents m’ont choisi (moi aussi j’ai connu très vite le gel de polysilane, le débridat puis le smecta…).

J’ai fait changer plusieurs fois le type de tétines que ma chère Mère avait choisi pour mes biberons, pourtant recommandé en néonat : débit beaucoup trop rapide, forme anti ergonomique !!!

Je fais depuis que nous nous connaissons ma Môman et moi une saine alternance de vrais moments intenses, tant en joies qu’en calvaires : elle déteste mes pleurs que je sais faire très stridents !!

Mais dernièrement, c’est tout autre chose que je lui ai fait vivre, et j’ai également impliqué mon Papa.

Et comme un chat ne fait pas un chien, je poste déjà dans la rubrique La Râleuse !

La gentille pédiatre a constaté une grosseur au niveau de mon intimité, et elle leur a demandé de consulter une chirurgienne : hernie ou ganglion ; à préciser sans tarder. Deux jours plus tard, consultation à l’hôpital et la dame qui se sert d’un couteau électrique a déclaré qu’il fallait agir très vite. J’allais être opérée mardi 7 octobre, on allait me faire la même piqûre qui endort que celle que ma Môman avait eue, et la boule qui grossissait (mon ovaire qui ressortait par un petit trou pas fermé) allait disparaître.

Sauf que…

Le 7 octobre, nous sommes, Papa, Môman et moi, allés au grand hôpital (pas celui où je suis née, un autre, plus grand encore, dont seul un ascenseur sur trois fonctionnait - nous étions attendus au 6è… Papa, grand sportif, m’a transportée à pied dans ma lourde nacelle!!!)

Je m’égare…

Une petite chambre avec une belle vue, un grand lit à barreaux, et surtout les bras de Môman en attendant les gentilles dames en blanc avec leurs grandes seringues. Pose d’une perfusion (j’ai beaucoup pleuré – vivent les bras de Môman), puis, enfin descente vers le bloc opératoire.

Pendant ce temps, Papa et Môman vont se promener pour s’aérer (je ne dis pas pour se changer les idées, je suis leur nouveau centre d’intérêt, non ???). Puis on les informe du changement de programme : le Monsieur qui doit me faire ma rachis anesthésie (et oui, on en fait aussi aux 7 semaines et demi !!!) ne veut plus la faire sous prétexte que mes analyses de sang ne conviennent pas. Ben zut alors, il a pourtant rencontré mes parents et doit connaître mon histoire et mon dossier hospitalier (joli mot comme dirait ma Môman ;-)

On propose 2 choses : soit attendre 4 semaines et donner un traitement qui fera de mon sang un sang de grande qui coagule comme il faut, mais la hernie est vraiment sortie, et grossit de jour en jour, ce qui n’est donc pas conseillé, soit un transfert vers un autre hôpital où je serai opérée demain.

Pas de tergiversations, c’est la seconde option qui est retenue.

Nouvelle expérience : il est 16h00, il y a plein de véhicules et de feux rouges, d’ordinaire, sur cette route, mais le camion blanc qui nous transporte Môman et moi n’en n’a que faire. Jamais trajet ne fut aussi rapide et aussi risqué pour les automobilistes qui ne se rangeaient pas assez rapidement. Môman qui n’avait connu que des ouvertures de voies par des motards à de très rares occasions a été très impressionnée, et souhaiterait recommencer à titre privé !!!

Pour ma part, je n’ai même pas vomi le bib’ qu’ils avaient enfin consenti à m’autoriser juste avant l’arrivée de l’ambulance, et le pin pon pin pon m’a presque bercée.

Nouvel hôtel pour deux nuits : on a bien fait de changer, nous serons bien plus confortablement installées.

Nous quittons un simple lit à barreaux avec juste une gigoteuse trop grande pour mon petit corps pour un lit à barreaux avec tout ce qu’il faut pour être cocoonée, et Môman qui aurait eu un simple lit pliant (elle n’a pas eu l’occasion de demander si les draps étaient fournis car elle n’en n’a pas vu) va bénéficier d’un vrai lit complet, avec télécommande et tout.

Le personnel est quant à lui toujours aussi sympa, mais un peu plus tout de même.

Il y a plein de dames en blanc qui viennent me voir ; elles m’ont mis des capteurs, qui font bip quand je bouge ou m’énerve, m’ont fait une nouvelle prise de sang professionnelle mais douloureuse.

Cette journée m’a fatiguée, et le petit calmant du soir me fait le plus grand bien. Je serai opérée demain matin, et l’anesthésiste a bien expliqué à mes parents les possibilités qui s’offraient à elle et comment elle choisirai le mode d’endormissement du bas de mon corps.

Madame Lapinou qui partage ma vie depuis dimanche va subir la même intervention ; elle a également son collier de reconnaissance pour que nous restions ensemble au bloc ; Doudou Tout Doux et Madame la Teut m’accompagnent pour me tenir compagnie en salle de réveil.

Je suis maintenant une petite poupée recollée (Zéro fil, zéro agrafe, de la glu ! c’est pô bô, le progrès ???)

J’ai été très courageuse, et ne pleure presque pas ; pourtant, j’ai un peu mal, et la présence constante de mon Pôpa et ma Môman me fait beaucoup de bien.